Session sur les entreprises agroalimentaires des Caraïbes n°14

Innovations d’entrepreneurs des Caraïbes dans le domaine des technologies résistantes au climat

Divers obstacles empêchent les entrepreneurs des Caraïbes d’adopter des technologies résistantes au climat. Il s’agit notamment de compétences limitées, de capacités de gestion insuffisantes et d’un manque du sens commercial au niveau de l’exploitation. Cette situation est accentuée par des ressources financières limitées et un faible accès au crédit. Selon un document de consultation élaboré par IICA et présenté lors du Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires de 2021, les pays des Caraïbes ne profitent pas de certaines opportunités offertes par la révolution que constituent les innovations dans le domaine de la résilience climatique.

L’un des domaines à améliorer est l’utilisation de la biotechnologie, qui constitue une base essentielle pour s’attaquer au problème de la faible productivité des investissements agricoles en se concentrant sur la génétique des cultures et des animaux. Cette approche peut maximiser l’utilisation des ressources génétiques tout en mettant en œuvre des pratiques améliorées qui peuvent conduire à des rendements accrus, à une meilleure qualité nutritionnelle et à une production plus rentable et plus durable sur le plan environnemental dans divers systèmes de culture et d’élevage.

Le traitement des déchets agricoles, qui entraîne actuellement des dépenses pour les activités agricoles et agro-industrielles dans l’ensemble des Caraïbes, peut être transformé en une ressource génératrice de revenus grâce à la mise en œuvre de technologies de recyclage appropriées. La capacité de générer des revenus à partir des déchets agricoles offre des opportunités aux personnes disposant de terres agricoles sous-optimales, tout en réduisant la présence initiale de parasites et de maladies qui se développent dans les déchets agricoles mal éliminés. Par conséquent, cela permet de réduire le recours aux pesticides, d’atténuer les effets négatifs sur la biodiversité et la santé humaine, et d’améliorer la rentabilité des systèmes agricoles dans les Caraïbes.

Les perspectives d’innovations intelligentes face au climat dans le secteur agroalimentaire sont très encourageantes. Les experts dans ce domaine prévoient que, outre les progrès actuels induits par les technologies numériques, l’informatique quantique a le potentiel de transformer l’agriculture grâce à une analyse sophistiquée des données. Cette capacité améliorera considérablement notre compréhension de la dynamique des cultures, ce qui permettra d’établir des prévisions plus précises et des approches agricoles sur mesure. De plus, l’essor de la bio-informatique et des technologies d’édition génétique pourrait marquer un changement important dans les pratiques de développement des cultures. Il pourrait bientôt être possible d’adapter les cultures à des conditions environnementales particulières, ce qui permettrait d’améliorer les rendements tout en réduisant l’utilisation des ressources. La technologie numérique devrait avoir un impact significatif sur l’avenir de l’agriculture dans les Caraïbes en renforçant le lien entre les producteurs agricoles et les consommateurs. Ces avancées fournissent des outils essentiels, des informations et des fonctionnalités de commerce électronique qui favorisent une prise de décision rapide et stimulent la productivité. Un large éventail de solutions numériques, comprenant des applications internet, des technologies mobiles, de l’intelligence artificielle et des services en ligne, est facilement accessible. L’amélioration continue des services à haut débit et les investissements dans l’infrastructure des technologies de l’information dans l’ensemble des Caraïbes rendent l’intégration de ces technologies tout à fait réalisable. Les transformations technologiques et l’innovation dans les cadres politiques sont également essentielles pour renforcer la résilience des systèmes agricoles, accroître la productivité agricole et atteindre l’objectif de réduction de 25 % des dépenses d’importation de denrées alimentaires de la région d’ici 2025, comme l’ont préconisé les chefs de gouvernement de la CARICOM.